Jeppe Hein, The big Mirror Ball, 2003, source Aurélien Mole.
Il est, de part le monde, bien des routes magiques où la nature se joue de nous. Des côtes que des objets roulants descendent et que l’on nomme par conséquent des Gravity Hills. L’exposition The Mystery Spot qui se tient à la Fondation d’Entreprise Ricard fait référence à ces lieux étranges où nous sommes les victimes d’illusions optiques. Marc Bembekoff y a assemblé quelques œuvres, comme The big Mirror Ball de Jeppe Hein, défiant elles aussi les lois de la physique. Cette sphère miroitante pourrait être considérée telle une œuvre minimale. Le monde s’y reflète parfaitement, quelque peu déformé par sa courbure. « Et pourtant elle tourne », aurait murmuré Galileo Galilei ! Car la boule métallique de l’artiste danois de déplace d’une manière apparemment tout à fait autonome. Ses mouvements sont chaotiques, échappant à tous les calculs, toutes les probabilités. Une médiatrice, pendant le vernissage, a la lourde tâche de la surveiller car elle pourrait bien s’échapper ! La boule est tout particulièrement irrévérencieuse quand elle bouscule celles et ceux qui ne lui portent pas assez d’attention. Tous les moyens sont bons pour accaparer l’attention. Allant jusqu’à se jeter contre les murs de la galerie. Les sons qu’elle génère en se déplaçant trahissent sa part robotique alors que son autonomie, sa façon d’être et d’aller librement nous interroge, nous fascine. On dit qu’elle cesse de rouler lorsque tout le monde est parti, bien que personne ne puisse en témoigner. Alors on l’imagine, immobile, sculpture minimale dans l’attente de l’activation qui la transformera à nouveau en œuvre cinétique.