Bertrand Lamarche, MAP, 2011 & Pierre-Laurent Cassière, The Blue Ray, 2011.
Natures Artificielles est une exposition atmosphérique et itinérante. Atmosphérique car elle regroupe notamment quelques œuvres modélisant des nuages artificiels. Itinérante car elle nous vient de l’Espace Sculfort de Maubeuge, est actuellement à la Maison des Arts de Créteil où se déroule le Festival Exit et sera prochainement à la Gare Saint Sauveur de Lille. On y découvre “MAP” de Bertrand Lamarche. C’est une épaisse brume qui, à intervalles réguliers, s’échappe du tuyau qui prolonge la machinerie que l’artiste ne cherche pas à soustraire de notre champ de vision, par honnêteté peut-être, ou refusant tout simplement l’illusion tant appréciée par les publics des Musées dédiés aux sciences et techniques. La brume, qui d’ordinaire masque les territoires, contraste avec le tissu noir évoquant la peinture de monochromes. Le temps d’un regard, elle dessine des paysages aussi variables qu’éphémères. Observateur d’épaisses volutes, nous comme sommes au-dessus des nuages. Puis le brouillard se dissipe après quelques derniers hoquets à la sortie du tunnel. C’est alors l’instant du manque, tout aussi impalpable que les territoires d’un passé immédiat. Les œuvres que Charles Carcopino a sélectionnées pour l’occasion semblent dialoguer entres elles quand, en apparence, c’est le même nage qui est au centre de l’installation sonore “The Blue Ray” de Pierre-Laurent Cassière. Le son, c’est celui de la combustion du nuage qui est à l’horizon de cette ligne bleue représentant l’infini. L’œuvre est tout aussi puissante, par le son, qu’elle nous apparaît fragile lorsqu’un infime courant d’air la prive de ces précieux cumulus rappelant l’atmosphère que nous consommons tous et qui nous uni dans sa membrane. C’est la version (there) qui est exposé à la MAC, là-bas, alors que la version verticale (here) symbolisant la fine couche d’une atmosphère protecteur a été présentée en 2011 au sein de l’exposition rémoise intitulée “La Fabrique sonore”.