Hasan Elahi, “Tracking Transience”, 2009.
Rendre sa vie privée publique, en la publiant sur l’Internet, permet à l’artiste américain né au Bangladesh Hasan Elahi de préserver sa liberté. Celui-ci a initié sa pratique obsessionnelle de l’archivage immédiat suite à une erreur commise par le FBI, en 2002. L’artiste, à cette époque, est déjà très sollicité aussi il voyage beaucoup et c’est dans un aéroport qu’il est arrêté car injustement soupçonné de dissimuler des explosifs quelque part aux Etats-Unis. Il ne sera relâché qu’après une série d’interrogatoires induisant l’usage de polygraphes. Depuis, il est tenu d’informer les membres du bureau lorsqu’il voyage. Qu’à cela ne tienne, car il n’est pas un voyage effectué depuis son arrestation qu’il n’ai documenté par l’image sur son site Web. Même sa position, sur la planète, est publiée en temps réel. Il suffit de se rendre sur “trackingtransience.net” pour la connaître. Il apparaît, à l’heure où je m’apprête à poster cet article, que l’artiste est quelque part à l’Est de Washington DC. Qu’y fait-t-il ? Peut-être est-il en train de donner une conférence universitaire sur la pratique artistique de l’auto archivage immédiat… Voilà qui rassurerait les informateurs du Pentagone que l’artiste traque à son tour lorsqu’ils visitent son site Web. Toujours est-il qu’en publiant sa vie privée sur le Web, Hasan Elahi réveille la part de voyeurisme qui sommeille en chacun de nous, dans l’attente de quelques réactivations, sur Youtube, comme sur Facebook.