Pascal Haudressy, Monolithe, 2016.
Il y a, dans les tableaux de la série des Monolithes de Pascal Haudressy, une indéniable présence dont on veut continuer d’ignorer la nature exacte tant elle n’est qu’artifice, comme pour la protéger. Elles sont habitées par des lumières qui semblent provenir du derrière des châssis entoilés. Peintures à l’huile provenant possiblement d’un autre temps, elles nous annoncent pourtant l’inévitable contamination de tous les médias artistiques contemporains par le médium qui est celui de notre temps. Aux grandes révolutions industrielles correspondent des mutations en profondeur. De la vapeur qui s’exprime dans les Monolithes de Pascal Haudressy à l’usage de l’électricité, essentielle pour que la magie opère, jusqu’aux calculs par l’algorithme de ces mêmes opérations. Il y eut un temps où la photographie, que l’on qualifiait alors de spirite, était habitée comme l’est aujourd’hui la peinture de Pascal Haudressy. Et c’est par pure commodité que nous utilisons encore ce mot, peinture, bien qu’il ne suffise définitivement plus à qualifier les œuvres de la série des Monolithes de cet artiste français. Elles témoignent des rémanences de quelques phénomènes scientifiques dont seul l’art pourrait témoigner. Aussi, c’est possiblement le passé que nous observons à moins que ce ne soit un futur que seuls les auteurs ou artistes, considérant les nouvelles de Pierre Bayard, sauraient anticiper. Les présences qui habitent les œuvres de Pascal Haudressy seraient ainsi plus médiumniques qu’il n’y paraît. Sans omettre l’esthétique white cube qui peine à contenir ces étranges phénomènes ne devant en aucun cas échapper aux plus attentifs des théoriciens, critiques ou curateurs en quête de pratiques aventureuses.