Georges Legrady, “Pockets full of Memories”, au musée Kiasma en 2005.
L’œuvre “Pockets full of Memories” de Georges Legrady existe en deux versions. La première a été exposée au Centre Pompidou en 2001 et la seconde présentée dans de multiples musées ou centres d’art internationaux entre 2003 et 2007. Pourtant, elle est unique à chacune de ses monstrations car c’est le public qui lui permet d’exister en vidant ses poches comme on le fait lors du passage d’un portique de sécurité. Les visiteurs sont donc chargés de l’input de l’œuvre en archivant par l’image l’un des objets qui encombrent leurs poches. Ils sont, aussitôt après le scanning de l’objet sélectionné, incités à renseigner les champs textuels qui accompagneront sa représentation photographique dans la base de données qui fait œuvre en témoignant, par exemple, de notre attachement aux clefs de toutes sortes comme de notre usage grandissant des téléphones mobiles qui ne nous quittent plus. L’output de la base de données qui évolue tout au long de l’exposition n’est autre que la cartographie par l’image vidéo projetée de cette accumulation d’objets mêlant l’utile à l’intime. Et c’est la machine, paramétrée par l’artiste lui-même, qui se charge de l’organisation spatiale de la multitude de ses blocs de mémoire.