Grégory Chatonsky, “Libération”, 2011.
Jacopo da Pontormo, lorsqu’il peignait “a fresco” les murs de la basilique San Lorenzo de Florence entre 1554 et 1556, tenait un journal. Il y mentionnait, jour après jour, l’avancée de son travail, quand il mangeait du mouton, son état de santé, le temps qu’il faisait ou ses nombreux soupés avec son ami Bronzino. Ses fresques, depuis, ont disparu alors que ses notes, regroupées dans le “Journal”, ont été traduites et retraduites en de multiples langues. Ce sont les commentaires, avec le temps, qui ont fait œuvre. Mais revenons en 2011 et au festival Exit qui se tient dans les murs de la Maison des Arts de Créteil. Grégory Chatonsky y a déposé un monolithe noir de grande taille qui vibre au son des réactions des internautes. L’installation “Libération” est en effet connectée en temps réel au site du journal éponyme, mais elle ne capte que les commentaires des lecteurs indignés. Et la voix de synthèse qui s’exprime au travers du monolithe de convertir le flux incessant des commentaires en un monologue d’une relative unité de style.