Absynth

HeHe (Helen Evans & Heiko Hansen) avec Jean-Marc Chomaz, Absynth.
Son : Jean-Philippe Renoult & Dinah Bird, 2018. Production Bipolar.

Alors que la seconde édition de la Biennale Némo se termine, après six mois d’une intense activité, Gilles Alvarez, son directeur artistique, envisage déjà 2019. Trois événements, dont Absynth, ponctuent cette apothéose à la Villette. C’est dans le cadre du Festival 100 % que l’on découvre l’installation du duo HeHe accompagné pour l’occasion par l’artiste chercheur Jean-Marc Chomaz. Une forêt a été reconstituée à l’intérieur du WIP. La lumière verte qui la magnifie nous la rend tout aussi menaçante, presque suspecte, sa saturation quelque peu artificielle. Mais surtout, la pluie qui pourrait l’arroser semble la fuir en un mouvement évoquant une gravité inversée. Cette œuvre manifeste nous renvoie aux phénomènes climatiques que l’on pourrait qualifier d’industriels, allant des pluies acides aux nuages toxiques. Et l’on connaît l’attachement du duo aux nuages. Il y a une forme de poésie dans cette menace qui nous renverse en nous questionnant. Quand l’étrangeté du phénomène qui nous captive nous retient au sein de cette forêt d’intérieur que des savants nous promettent, ailleurs et autrement, aux confins de notre système solaire. Durant que les artistes attirent notre attention quant aux responsabilités qui sont ici-bas les nôtres. Mais n’est-ce pas la raison d’être des œuvres, entre science et société (intitulé du dispositif universitaire au sein duquel Absynth a émergé), que d’attirer notre attention bien au-delà de la plasticité sur les étranges phénomènes qui devraient nous alerter ? Ou quand les artistes et chercheurs se font lanceurs d’alertes.

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