Gwenola Wagon, Globodrome, 2009-2011.
Il est 20h45, le 21 décembre 1872, quand Phileas Fogg et Jean Passepartout entament un tour du monde qui ne devrait pas dépasser 80 jours. On imagine aisément Jules Verne, auteur de ce voyage extraordinaire, entouré de cartes géographiques, d’images en tout genre et de revues scientifiques entre autres ouvrages. Gwenola Wagon, quant à elle, est entourée d’écrans lorsqu’elle entreprend, en 2009, de refaire ce même voyage au-dessus du “Globe Virtuel” de Google Earth. Elle active alors l’affichage de toutes les métadonnées que propose le service en ligne, errant ainsi d’une photographie déposée par un internaute sur Panoramio à une vidéo disponible sur Youtube. Passant alternativement de l’application Earth à celle de Street View, elle se perd sur Wikipedia lorsqu’elle y est invitée. Partie de Londres, sans quitter ses écrans, elle y retournera quand le voyage se terminera. Mais l’artiste, au fil du temps, documente son voyage sur les traces de Jules Vernes au travers de médias déposés par autant d’inconnus via le blog qu’elle nomme ”Globodrome”. Ainsi, nous pouvons suivre son périple en ligne, enfin jusqu’à Chicagoland, car la fin du voyage n’est disponible que sur papier via le service de print on demand LuLu. Après quelques clics, ou quelques pages, le voyage prend forme et il ne fait plus aucun doute : Gwenola y a été, de quelque manière que ce soit, tout comme Phileas Fogg s’est déplacé en usant de multiples moyens de transport. Mais combien de tours du Monde virtuels a-t-elle effectués, si l’on considère les trajets parcourus par toutes les métadonnées consultées depuis leurs serveurs respectifs, et à quelle vitesse ?